Passer au contenu

Une Table, un Arbre, Quelqu’un

EXPÉRIENCE MUSICO-THÉÂTRALE SPECTRALE

[ Spectacle être-ange]

Au départ, il y a une table. Au départ, il y a un arbre. Y a-t-il quelqu’un?
Je me pose. Là. J’écoute. Sans chercher à savoir où cela nous mènera.

Parler de solitude et d’isolement. D‘intimidité. De ce que j’en en fait. Mise-en-boîte poétique. Voir pathétique. Personnage dans espace clos et temps imposé. Regard voyageant d’un côté à l’autre du miroir, des épidermes. Croisements et fragmentations étranges. Dérangeants.

Public à partir de 13 ans   Durée estimée 45 mn –

Textes et musique Cécile Blaizot-Genvrin et Élodie Fourré Regards et oreilles complices François Lemonnier, Émilie Horcholle (théâtre), Eric Martin (danse)

Un jour j’ai été un arbre

La japonaise

M’affleure de peau

Une vision de la vie sans les yeux.

La particularité de ce regard déshabille l’art jusqu’au singulier. A part ça, on va mieux en les voyant. Avant on était non voyants. On ne voyait que la mort. Elles nous disent l’en de-ça de la mort. Elles nous dansent la vie en gardant la grâce de ne pas chanter plus fort que nos blessures. Les blessures régulières des femmes, les irrégulières des hommes. Elles assurent sur scène en soufflant sur les miettes de nos peaux d’anges.

Oui, d’anges heureux en sortant du spectacle, car il n’y a plus grand danger que la vie. Le violoncelle d’Élodie n’est plus seul. Le poème de Cécile est au chaud dans sa laine. Oui, c’est vrai, avant nous, c’était elle. Avec sa sève, l’écho de sa voix offerte aux vivants et la caresse dans les cheveux avant l’école. Et en plus, leur ventre, leur ventre, sa circulation, ses vaisseaux sanguins, sous l’écorce. J’ai oublié de vous dire : avant, elles étaient un arbre. Après leur spectacle…nous aussi !

Prendre nos blessures dans nos bras tant qu’on est vivant. Les regrets restent à la porte de la paupière, sinon, elles cassent tout !L’autre a des guerres sans déclaration. Attention, elles cassent tout ! L’autre a des déclarations d’amour qui peuvent faire saigner. Attention, elles cassent tout !

(François Lemonnier, sortie de résidence à Ducey – Manche-50)